Alimentation rigoureuse des veaux
Forts de leur grande expérience et capacité à se concentrer sur l’essentiel, Jean-Daniel et Simone Löffel gèrent leur exploitation laitière dans le Jura bernois, en privilégiant l’observation des animaux et le maintien de leur santé.
Les 23 vaches laitières de l’exploitation Löffel vivent dans une étable à stabulation entravée.
Jean-Daniel et Simone Löffel dirigent avec passion une ferme laitière sise à la frontière entre les cantons de Neuchâtel et de Berne. Etabli sur sol bernois, leur domaine relève de la commune Plateau de Diesse. Il comprend 40 ha de SAU qui se répartissent comme suit : cultures fourragères (24 ha), céréales (15 ha) et betteraves fourragères (1 ha), une partie des céréales étant utilisée pour nourrir les animaux. La production laitière forme le cœur de métier de l’exploitation. Comptant 23 vaches holstein et red holstein, le troupeau des Löffel produit du lait destiné à la fabrication du gruyère AOP selon un contingent annuel de 200 000 kg par an. Les vaches sont gardées dans une étable à stabulation entravée remise aux normes en 2007. La rénovation du toit ainsi que l’ajout d’une grue à foin avaient eu lieu en 1994. Jean-Daniel et Simone, qui ont quatre enfants adultes (Bastian, Frédéric, Nicolas et Pamela) gèrent ensemble la ferme et se partagent les travaux comme suit : Simone s’occupe de l’administration et des veaux, et Jean-Daniel se charge de tout le reste ; ils prennent les grandes décisions conjointement. Jean-Daniel prenant sa retraite d’ici six à sept ans et les perspectives de reprise de l’exploitation restant floues, le couple ne fait actuellement plus de grands investissements. Clairvoyant, l’agriculteur explique : « La personne qui me succédera doit pouvoir décider le plus librement possible. »
De g. à d. : Jean-Daniel et Simone Löffel, Ismael Schnegg
La santé des veaux commence par la buvée
Ce qui frappe particulièrement dans l’exploitation Löffel, c’est le soin apporté à l’élevage des veaux. Ceux-ci reçoivent du lait trois fois par jour – une pratique rare de nos jours. Pendant leur première semaine de vie, Simone démarre avec de petites quantités de lait (dans une journée : 3 l, 2 l et 3 l) afin de ne pas trop solliciter leur système digestif. Ensuite, elle augmente progressivement la quantité selon l’état de santé des animaux : jusqu’à 9 l par jour pour un veau d’élevage et 12 l pour un veau d’engraissement. En outre, les veaux reçoivent du foin, de l’eau, de la tourbe ainsi que l’aliment UFA 116 F à volonté. Après environ quatre à six semaines, la quantité de lait donnée à midi est réduite, puis supprimée. « Nous observons attentivement chaque animal et adaptons l’alimentation au cas par cas », explique Simone. Un bon élevage de veaux repose sur un savant équilibre entre expérience, intuition et rigueur – un équilibre qui se reflète dans le bien-être des animaux.
Profil du domaine
Jean-Daniel et Simone Löffel, Prêles
SAU : 40 ha
Animaux : 23 vaches, 5 génisses, 3 veaux
Employés : Jean-Daniel et sa femme Simone ; si nécessaire, employé·es embauchés dans le village
Autre branche d’exploitation : culture de céréales fourragères et panifiables
Le fourrage de base est crucial
Une ration partiellement mélangée composée de foin, de regain, d’orge récoltée sur l’exploitation et de l’aliment minéral UFA 1217 RTM, forme la base de l’alimentation. Le couple y ajoute individuellement l’aliment de démarrage UFA 263, la spécialité UFA top-form et, si nécessaire, le concentré protéique UFA 158-8 ; en hiver, la ration comprend aussi des betteraves fourragères. Selon la météo et la végétation, les éleveurs mettent leurs vaches au pré de mi-avril à fin octobre : en été, elles restent dehors la nuit ; aux autres saisons, elles rentrent le soir. Depuis plus de 30 ans, ils misent sur le système de pâture « gazon court ». Comme l’explique Jean-Daniel : « Cette méthode nous a permis d’augmenter le rendement laitier. »
Conseils suivis à la lettre
A la question de savoir ce qu’ils apprécient le plus chez leur conseiller UFA, Jean-Daniel répond sans détour : « Il nous informe des nouveautés et nous donne des conseils très appréciés. » Et d’ajouter : « Je ne suis pas doué pour faire des calculs compliqués dans des tableaux Excel. Si l’aliment est distribué de façon adéquate aux vaches, le produit est rentable. Et, pour ça, on a besoin d’être bien conseillés. » Au fil des ans, le couple a établi une relation de confiance avec Ismael. Travaillant de manière performante et avec un sens aigu du relationnel, le conseiller visite le domaine cinq à six fois par année, traitant de nombreux points par téléphone. Une brève concertation a aussi lieu avant les commandes d’aliments ou si l’aliment de base change. Pour Ismael, son rôle sur l’exploitation de la famille Löffel s’apparente plus à celui d’un coach plutôt qu’à celui d’un conseiller traditionnel. Le rôle du spécialiste dépend des attentes de l’agriculteur. « Chaque exploitation est unique. Il n’existe pas de solution toute faite », telle est la devise du jeune conseiller, qui a débuté chez UFA après ses études à la HAFL. Ismael Schnegg travaille comme spécialiste en bétail laitier chez UFA depuis 2022. Il a grandi sur l’exploitation laitière de ses parents à La Tanne (commune de Sonceboz). Son point fort : le bilinguisme. En effet, à la maison, ses parents parlent allemand et Ismael a appris le français à l’école. Grâce à ses racines dans le Jura bernois, il connaît parfaitement les spécificités de la région, un atout dont il sait tirer profit dans son activité de conseil.
… le spécialiste bovins UFA
« Chaque exploitation est unique. Il n’existe pas de solution toute faite. »
Ismael Schnegg
Né en : 1998
Famille : marié, un fils
Région de vente : Jura bernois et Jura
Formation : agriculteur CFC, MP, HAFL
Loisirs : cyclisme, musique, famille
Le regard tourné vers l’avenir
L’exploitation fait actuellement face à deux défis : une teneur élevée en cellules dans le lait et trop peu de femelles parmi les animaux nouveaux-nés. Ces derniers temps, en raison d’utilisation de sperme de races à viande, moins de jeunes animaux ont pu être élevés pour la remonte. « Nous aimerions bien remplacer quelques vaches, mais nous manquons en ce moment de génisses », explique le chef d’exploitation. C’est pourquoi le chef d’exploitation mise sur le sperme sexé. Jean-Daniel et Simone Löffel restent confiants quant à l’avenir : la qualité du fourrage de base récolté ce printemps est nettement meilleure que celle du fourrage de l’année précédente. Ils ont donc bon espoir que la teneur en cellules du lait va baisser et que de nouveaux veaux femelles vont naître.