Une affaire de famille

Nous retrouvons Pascal à Alpthal, sur l’exploitation de la famille Steiner. Nous sommes accueillis chaleureusement par Alois et Priska accompagnés de leurs deux enfants, Alois junior et Angela. Après seulement quelques minutes, il est clair que nous nous trouvons dans une véritable exploitation familiale où règne l’entraide. Alois junior a terminé son apprentissage d’agriculteur cet été et travaille maintenant dans l’exploitation parentale. « Ces dernières années, certains travaux ont été laissés de côté », explique Alois. C’est pourquoi son fils travaille également à la maison. Sa fille Angela, qui commencera à l’automne sa deuxième année d’étude à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) à Zollikofen, envisage d’accomplir des travaux sur les veaux dans le cadre de ses études.

Chaque année, l’exploitation Steiner engraisse quelque 65 veaux. Selon la date de mise à l’étable, on dénombre trois ou quatre rotations de 20 veaux par an dans le cadre du système tout dedans-tout dehors. « Depuis que nous ne les installons plus en continu, la santé des veaux s’est considérablement améliorée », précise Alois. Pour la première fois, la famille a récemment acheté un groupe de veaux directement à des exploitations de naissance. En évitant les intermédiaires, les Steiner entendent engranger plus de bénéfices dans les comptes finaux. Toutefois, l’achat de veaux d’engraissement et le système tout dedans-tout dehors représentent un défi. Auparavant, le marchand livrait 20 veaux le même jour. Cette fois-ci, la mise à l’étable a duré plus de deux semaines.

Les veaux boivent du lait via un automate VARIO, qui présente l’avantage de pouvoir individualiser la quantité distribuée selon le poids d’installation du veau. Ainsi, un veau pesant 70 kg de poids vif n’aura pas le même plan de buvée qu’un veau de 90 kg. Les veaux reçoivent l’ensemble du lait entier des douze vaches laitières.

Comme l’exploitation se situe à 980 mètres d’altitude en zone de montagne 3, elle ne produit que de l’herbe. Elle est par ailleurs active dans une autre branche d’exploitation, à savoir la vente de bétail de rente. Chaque année, environ 16 génisses vêlent dans l’exploitation ; elles paissent dans les pâturages permanents et d’estivage, ce qui permet de valoriser au mieux le fourrage qui est moins nutritif. Ces bovins sont ensuite vendus, représentant ainsi une autre source de revenus pour l’exploitation. Comme les veaux consomment la poudre de lait UFA 200 universal, l’approvisionnement en poudre de lait se fait de manière flexible, indépendamment de la quantité de lait entier disponible. Ce complément au lait entier est adapté aussi bien pour un régime riche en lait entier que pour un régime poudre / eau quand il n’y a plus de lait dans le tank à lait.

« L’achat des veaux constitue actuellement un défi de taille : d’une part, il y a peu de petits veaux sur le marché et, d’autre part, leur prix est extrêmement élevé », déclare l’agriculteur. La famille installe donc de préférence des veaux femelles de race Limousine. Les races tardives comme la Charolaise ou la Blanc bleu belge n’apportent pas la couverture de graisse souhaitée. Les animaux de la race Angus sont souvent déjà trop gras avec un poids mort idéal.

Pour optimiser le climat d’étable, les Steiner répandent régulièrement un composé spécial à base de chaux qui fixe l’ammoniac. Cela permet de prévenir les maladies pulmonaires et d’améliorer la qualité de l’air dans l’étable. Avant l’installation des veaux à l’étable, le box est toujours désinfecté et une couche de sciure de bois est répandue sous la paille. En effet, au début, la sciure isole mieux que la paille.

Pour garder ses veaux en bonne santé pendant toute la rotation, A. Steiner considère qu’il est important de ne pas renoncer aux médicaments par principe au moment de la mise à l’étable. Les Steiner ont constaté qu’avec cette méthode, ils utilisent moins d’antibiotiques que pour des traitements individuels. Pour eux, un traitement de groupe est généralement suffisant. Ensuite, les veaux ne sont traités individuellement qu’en cas de nécessité. Les Steiner sont conscients que les exploitations de naissance jouent un rôle important pour la santé des veaux dans l’exploitation d’engraissement. Plus les conditions d’élevage des veaux sont favorables pendant leurs trois premières semaines de vie, plus ils seront en bonne santé.

Alois Steiner achète toujours la poudre de lait avec cinq autres agriculteurs de la région. Ainsi, ils peuvent acquérir ensemble huit à dix palettes de poudre de lait et bénéficier de rabais de gros très intéressants. Il s’agit d’une solution gagnant-gagnant.