La passion de l’élevage

Ala suite de l’obtention de son diplôme d’agrotechnicien et de cinq années passées au service externe de LANDI Moléson, Martin Kolly a rejoint l’équipe UFA Puidoux en 2023 comme spécialiste bovins pour la région Fribourg. Ce passionné d’élevage bovin a rapidement trouvé sa place et son équilibre entre vie professionnelle et privée. Il lui tient à cœur d’apporter ses conseils avisés en termes d’affouragement et de gestion des ateliers bovins de sa clientèle. Martin nous emmène aujourd’hui à la rencontre de la famille Fragnière sur les hauts du Bry dans la commune de Pont-en-Ogoz (FR).

La « Ferme Fontana », sise à 900 m en zone de montagne, compte 50 hectares et 50 vaches laitières de la race holstein, ainsi qu’une septantaine de têtes de jeunes bovins. La quasi-totalité de la surface agricole est destinée à la production des fourrages de base, qui s’avère un nouveau défi chaque année avec comme principal arbitre « la météo ».

Samuel nous présente le fonctionnement de l’exploitation, avec la particularité que chacun à une activité à l’extérieur, ce qui permet de rassembler des expériences de vie, d’avoir une grande ouverture d’esprit et une vision vers l’avenir.

Les vaches laitières sont logées dans une stabulation libre construite en 2010, qui offre un confort optimal avec accès direct au pâturage lors de la belle saison. Le jeune bétail est gardé dans l’ancienne étable rénovée en 2024 pour un élevage en petits lots plus facile à gérer et permettant de rassembler l’ensemble des animaux sur le même site.

Dès leur plus jeune âge, les veaux sont affouragés de manière intensive, afin d’assurer la programmation métabolique de la future vache. Après le colostrum, les veaux reçoivent du lait entier jusqu’à 4 mois accompagné de foin et UFA 116 F à volonté. Dès le 10 e jour de vie, un mash pour veaux est proposé en libre-service jusqu’à l’âge de 5 - 6 mois. Les génisses reçoivent ensuite du foin de qualité complété avec UFA 219 -2 pour assurer une insémination réussie permettant un premier vêlage programmé entre 24 et 27 mois. Les primipares présentent ainsi une bonne maturité en départ de lactation et peuvent rapidement viser une production élevée.

Le but principal des exploitants concernant l’affouragement est de maximiser le potentiel laitier des fourrages de base et de compenser les besoins en les complétant avec un mélange préparé quotidiennement par leurs soins. La ration hivernale comprend du foin, du regain ainsi que deux distributions d’un mélange à base de luzerne, du complément de régime UFA 250 Speciflor, du concentré énergétique UFA 155 - 4, du concentré protéique UFA 158 -6 et de pelures de cacao pour un potentiel de production laitière s’élevant entre 27 et 30 litres en fonction de la qualité du foin et du regain. L’investissement dans un chariot mélangeur motorisé et des silos de stockage, permettant un gain de temps significatif, s’est avéré payant. Selon leur niveau de production, les vaches reçoivent encore au DAC le concentré protéique UFA 248, l’aliment de production UFA 242 -2 et le composé minéral UFA 992-W. En phase de démarrage, 500 g d’UFA-Ketonex sont distribués par animal et jour.

Eleveurs de génération en génération, Patrick et Samuel se sont fixés des buts d’élevage précis combinant un extérieur de taille moyenne, une bonne longévité, une mamelle saine et une morphologie adaptée à la pâture. Le troupeau présente une production annuelle moyenne de 9000 kg de lait. La stratégie d’accouplement des vaches se fait en deux étapes, d’une part par l’utilisation de doses sexées sur les familles souches et d’autres part avec une race à viande (limousin) pour le reste des animaux. Environ 25 vachettes par année permettent de renouveler le troupeau en faisant un tri sérieux sur les vaches à la santé délicate. Les veaux mâles sont commercialisés dans la région pour l’engraissement.

La famille Fragnière participe régulièrement aux expositions régionales et nationales de bovins laitiers. « C’est le petit sucre qui récompense notre travail quotidien », soulève Samuel. Les expositions permettent de comparer le niveau d’étable et surtout d’échanger des idées et des avis entre les agriculteurs·trices. C’est ainsi qu’on peut s’améliorer jour après jour et viser toujours plus haut.