Cœur de métier : élevage porcin

La ferme d’Armin Reichmuth, à Mettmenstetten, est l’une de ces exploitations nucléus et de multiplication. En 2016, Armin a fondé une communauté d’exploitation intergénérationnelle avec son père. En 2015, la famille Reichmuth a repris le troupeau de Landrace suisse (LS) d’une porcherie qui s’était retirée de l’élevage nucléus. Comme il n’y avait pas assez de place, en 2018, la famille a investi dans une nouvelle porcherie d’engraissement de 650 places. Divers aménagements ont également été apportés aux bâtiments existants, de manière à pouvoir héberger actuellement 150 porcs reproducteurs.

En tant qu’exploitation nucléus, Armin Reichmuth élève des animaux Landrace suisse (LS) de race pure. Ceux-ci sont ensuite utilisés sur place, dans l’élevage de multiplication. Il produit aussi des verrats LS pour la station d’IA de Suisag.

L’élevage nucléus ne constitue qu’une petite partie de l’exploitation Reichmuth. Son cœur de métier est l’élevage de multiplication : les truies reproductrices LS de race pure et le sperme des verrats Grand Porc Blanc (GPB) sont utilisés pour produire des cochettes Primera (F1) qui sont ensuite vendues aux producteurs de porcelets d’engraissement.

C’est ici que Simon Gander intervient en tant que zootechnicien. Toutes les deux semaines, il se rend sur l’exploitation pour tester sur le terrain tous les animaux femelles pesant entre 80 et 95 kg. Il enregistre les poids et évalue les systèmes mammaires et les membres. Chez les cochettes LS de race pure, il mesure également le lard dorsal et l’épaisseur de la graisse qui sont inclus dans la valeur d’élevage. Environ 60 % des cochettes Primera sont aptes à la reproduction.

Les cochettes aptes à la reproduction sont vendues à l’âge de 160 à 200 jours. La vente des cochettes est du ressort de Simon. Les clients lui passent leurs commandes principalement via l’abonnement cochettes d’Anicom. Dans la mesure du possible, les clients reçoivent des animaux provenant du même élevage de multiplication. Si quelque chose ne fonctionne pas, Simon est responsable du placement des cochettes.

Les porcs reçoivent leur aliment sous forme liquide. Mais contrairement à l’alimentation liquide conventionnelle, il n’est pas préalablement mélangé. L’eau n’est ajoutée à l’auge que peu de temps avant. Cette façon de faire est intéressante d’un point de vue hygiénique ; de plus, l’installation permet également de disperser la litière dans la porcherie. Selon Armin Reichmuth, bien sevrer les porcelets est toujours un défi : « Au début, nous donnons l’aliment de démarrage à la main. J’essaie toujours quelque chose pour soutenir les porcelets », explique-t-il. En ce moment, par exemple, il utilise du Coca pendant le sevrage pour faciliter cette phase aux porcelets.

Le système d’alimentation permet de distribuer différents aliments en même temps, dans la porcherie d’élevage et dans la porcherie d’engraissement. Ainsi, les aliments sont mélangés lors du passage de l’un à l’autre pour faciliter le changement pour les animaux (voir tableau). Pour couvrir parfaitement les besoins des animaux dans l’engraissement et l’élevage des cochettes, les aliments de pré-engraissement et de finition sont mélangés sur une période plus longue. Une courbe d’alimentation est enregistrée, qui adapte automatiquement chaque jour la quantité des deux aliments.

Dans la porcherie d’engraissement, les animaux forment des groupes mixtes, peu importe qu’ils soient ensuite utilisés pour la reproduction ou la boucherie. Chez les cochettes destinées à la reproduction, la complémentation minérale est très importante pour un développement osseux optimal. Par conséquent, on leur donne du composé minéral UFA 395, en fonction du nombre de femelles se trouvant dans le groupe.

A l’exception d’un employé engagé temporairement, la famille Reichmuth effectue elle-même tous les travaux de la ferme. Werner, le père d’Armin, travaille encore à plein temps jusqu’à la fin de l’année ; Rita, sa mère, aide à raison de 50 %. Yvonne, son épouse, aide Armin pour ce qui est des tâches administratives, tout en donnant un coup de main à la porcherie, les week-ends. Comme Werner prendra sa retraite l’année prochaine, Armin est désormais à la recherche d’un nouvel employé. Il considère que c’est un grand défi de susciter l’enthousiasme des jeunes pour l’élevage porcin. Le domaine étant très vaste, ce serait un grand soulagement pour lui de pouvoir renoncer à ses responsabilités dans certains secteurs de son exploitation très diversifiée, afin de ne plus avoir à les contrôler quotidiennement.