Beaucoup de plaisir avec les porcs bio

Markus entretient d’excellentes relations avec Christophe Ackermann, l’un des deux exploitants du « Domaine de la Burgisberg ». Leurs canaux de communication sont flexibles, parfois par téléphone, souvent aussi via Whatsapp et, si nécessaire, Markus vient sur place. Mais il le fait rarement sans préavis car « ainsi je sais que Christophe a aussi du temps ». « Je suis également convaincu que si on prend rendez-vous deux ou trois jours à l’avance, on peut mieux se préparer et réfléchir aux points dont on aimerait discuter », explique le jeune conseiller.

Le Domaine de la Burgisberg est dirigé par Christophe Ackermann et son beau-frère, Dominique Odiet. Christophe a repris l’exploitation de son père, en 2013. A ce moment-là, l’exploitation était encore une communauté d’exploitation avec des voisins, mais celle-ci a été dissoute à la fin 2020. Les deux exploitants se sont répartis les différentes branches de production. Christophe est responsable des porcs, de l’installation de biogaz et des grandes cultures. Dominique s’occupe des bovins, des chevaux et de la production fourragère. Chacun des deux exploitants est responsable d’un apprenti. Ainsi, Christophe effectue actuellement son travail quotidien dans la porcherie avec son apprentie, Margot.

Il y a 16 ans, le père de Christophe a commencé à détenir des porcs ; il a construit une porcherie d’engraissement pour 800 porcs IP-Suisse. La reconversion à la production biologique a eu lieu voilà quatre ans. Quant aux structures, peu d’adaptations ont été nécessaires car le parcours extérieur était déjà disponible grâce à la production labellisée. Christophe est heureux de cette décision de passer au bio. Ils y avaient pensé depuis longtemps et ont enfin osé franchir le pas lorsque l’exploitation d’élevage s’est aussi lancée dans le bio. « Je respecte la philosophie du bio et j’apprécie que notre travail soit à nouveau valorisé », dit Christophe.

Le petit-lait provient d’une fromagerie de la région et il est livré stabilisé. Pendant le pré-engraissement, il fournit 8 % de l’énergie, le reste est tiré de l’aliment de pré-engraissement UFA 352. Pendant la finition, le petit-lait représente 15 % de la ration d’énergie. La complémentation fait appel à UFA 352 et à l’aliment de finition 353 - 1, à raison de la moitié chacun. Pour couvrir les besoins pendant le pré-engraissement et améliorer le démarrage de l’engraissement, la soupe de pré-engraissement est complétée par de l’UFA 390 via le doseur d’additifs (20 g / animal / jour).

En bio, on a moins de possibilités d’ajouter des additifs aux rations. « Il est donc important que les animaux soient soigneusement observés, du début à la fin, et que tout soit fait pour prévenir les maladies », explique Christophe.

Plusieurs points montrent que Christophe se donne beaucoup de peine. Pour faciliter le démarrage des gorets, on leur donne de l’aliment pour porcelets UFA 475 - 5 pendant les premiers jours. Christophe saupoudre de la poudre Hasolit B qui a un effet hygiénique et asséchant sur les zones humides de la porcherie de pré-engraissement. Markus lui a récemment conseillé de mettre un peu de charbon dans la paille des gorets. Christophe est étonné de voir à quel point les jeunes porcs aiment manger du charbon qui a un effet positif sur leur digestion. La porcherie de pré-engraissement est chauffée à environ 22° C avec un chauffage au sol. Celui-ci est alimenté par la chaleur résiduelle de la centrale de biogaz. En hiver, la chaleur est utilisée pour ajouter de l’eau chaude à la soupe afin que celle-ci atteigne environ 35° C lorsque les porcs la mangent.

Un autre point important pour Christophe est le contrôle via la mise en valeur de l’engraissement que Markus fait pour lui deux fois par an et dont ils discutent ensemble. Christophe en tire des conclusions déterminantes et si quelque chose ne va pas, on apporte des changements. « J’ai besoin de ces chiffres pour tout contrôler et être certain que tout va bien », précise Christophe. L’app Anicom est également un outil très utile pour lui. Toutes les deux semaines, Anicom vient chercher les porcs prêts pour la boucherie. L’engraisseur reçoit les résultats d’abattage le même jour. Lors de notre tournée dans la porcherie, Markus parle à Christophe d’un changement des directives de la part de Bio Suisse. Lorsque la température extérieure dépasse 25° C, les porcs doivent disposer d’une douche ou d’une bauge. Tous deux discutent de la façon dont Christophe pourrait résoudre le problème. Markus va maintenant s’informer plus en détail à ce sujet et soumettra des solutions à Christophe dans quelques jours.